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L'histoire du protestantisme à Belfort
Les origines du protestantisme dans la région
Le protestantisme s’est implanté en France dès le XVIe siècle sous l’impulsion des idées de la Réforme portées par Martin Luther et Jean Calvin. La région de Belfort, située à la frontière entre l’Alsace et la Franche-Comté, a été particulièrement influencée par la proximité de territoires protestants comme Mulhouse ou Montbéliard.
Dès le XVIe siècle, la Réforme touche certains habitants de Belfort, mais la ville, alors sous domination des Habsbourg et très marquée par le catholicisme, résiste à l’implantation massive du protestantisme. Toutefois, la tolérance variable selon les époques permet à des groupes réformés de s’établir dans la région.
Le développement du protestantisme à Belfort
L’évolution politique et militaire de Belfort joue un rôle crucial dans l’implantation du protestantisme. Annexée par la France en 1648 à la suite des traités de Westphalie, Belfort intègre le Royaume de France sous Louis XIV.
Si l’Édit de Nantes (1598) a permis une certaine tolérance religieuse, sa révocation en 1685 contraint de nombreux protestants à se convertir ou à l’exil. Des réfugiés protestants en provenance d’Alsace et d’autres régions s’installent dans le Territoire de Belfort après la Révolution française, qui instaure la liberté de culte.
La construction du temple protestant de Belfort
Avec l’industrialisation et le rattachement du Territoire de Belfort à la France en 1871 (après la guerre franco-prussienne), de nombreux protestants alsaciens choisissent de rester en France et s’établissent à Belfort. Face à l’essor de la communauté, la nécessité d’un lieu de culte devient une priorité.
Le temple protestant de Belfort, dont les premières pierres furent posées en 1877, a connu son inauguration officielle cette même année. Il a par la suite bénéficié d’aménagements et rénovations en 1897 sur la place du Forum, en plein centre-ville. Conçu par Jundt, ingénieur des Ponts et Chaussées et conseiller presbytéral, le bâtiment arbore un style néo-gothique sobre, témoignant de la volonté de la communauté protestante de s’insérer discrètement dans le paysage urbain. Le temple est inauguré la même année, devenant rapidement un lieu central pour les réformés de Belfort.
Que devient le temple protestant aujourd’hui ?
Aujourd’hui, le temple protestant de Belfort est toujours en activité et constitue un lieu central de la vie spirituelle et communautaire de la paroisse. Il accueille régulièrement des cultes, des rencontres et des événements ouverts à tous. Malgré les défis liés à l’entretien d’un bâtiment ancien, la paroisse veille à préserver ce patrimoine et à le mettre au service de la communauté locale.
Le temple protestant de Giromagny et son intégration à la paroisse de Belfort
Le premier oratoire protestant à Belfort fut aménagé en 1853 dans un pavillon offert par la famille Waldner de Freundstein, situé rue Kléber. Lieu de culte initial de la communauté, il fut agrandi en 1866 face à l’augmentation du nombre de fidèles.
Giromagny présente la particularité, comme Beaucourt, de compter sur son ban communal à la fois un temple et un cimetière protestants. Leur création relève de deux familles d’industriels protestants : les Boigeol à Giromagny et les Japyà Beaucourt.
Ferdinand Boigeol (1800-1866), industriel et créateur de l’industrie textile dans la région de Giromagny, fut l’un des fondateurs de la paroisse protestante locale. Grâce à lui, un oratoire aménagé chemin Saint-Pierre accueille dès 1853 un pasteur et des fidèles, leur évitant ainsi de se rendre à Héricourt pour le culte.
Ferdinand Boigeol achète par la suite une maison qu’il fait aménager en école libre protestante en 1865. Cette école, financée par des souscriptions, est officialisée par un courrier de 1878 demandant sa communalisation.
Le temple protestant de Giromagny fut inauguré le 23 novembre 1902, en remplacement de la chapelle particulière qui menaçait ruine. Il fut financé grâce aux souscriptions des membres de la communauté, à des collectes auprès d’autres paroisses, à des dons privés et à des subventions de la commune de Giromagny et de l’État.
Aujourd’hui, le temple de Giromagny n’accueille plus de cultes réguliers, mais des réflexions sont en cours pour lui redonner une utilité au sein d’un projet patrimonial et communautaire. Ce bâtiment reste un témoin important de l’histoire protestante locale.
Les faits marquants de l’histoire du protestantisme à Belfort
- 1853 : Création du premier oratoire protestant de Belfort, rue Kléber, grâce à la famille Waldner de Freundstein.
- 1865 : Création de l’école libre protestante à Giromagny par Ferdinand Boigeol.
- 1871 : Suite à la guerre franco-prussienne, le Territoire de Belfort reste français tandis que l’Alsace-Lorraine est annexée à l’Empire allemand. De nombreux protestants alsaciens optent pour la nationalité française et s’installent à Belfort.
- 1877 : Inauguration du Temple Saint-Jean à Belfort, après une collecte de fonds dans plusieurs régions (Alsace, Montbéliard, Paris, Lyon, Suisse).
- 1897 : Rénovation et aménagement du temple protestant de Belfort, marquant la reconnaissance officielle et institutionnelle de la communauté réformée dans la ville.
- 1902 : Inauguration du temple protestant de Giromagny.
- 1984 : Inauguration d’un orgue remarquable au temple Saint-Jean de Belfort, réalisé par le facteur d’orgue Marc Garnier.
- XXIe siècle : La paroisse continue d’être un acteur engagé dans la vie locale, avec des activités d’entraide et des initiatives pour le dialogue interreligieux.
Le protestantisme belfortain aujourd’hui
Le XXe siècle voit une stabilisation de la communauté protestante, qui participe activement à la vie sociale et caritative de Belfort. Aujourd’hui, la paroisse protestante de Belfort continue d’accueillir fidèlement ses membres et de s’engager dans des projets sociaux et spirituels pour la ville et ses habitants.
La paroisse protestante de Belfort est aujourd’hui un acteur important de la vie religieuse et culturelle locale, perpétuant un héritage réformé dynamique et ouvert sur le monde. Son histoire, marquée par la résilience et l’engagement, est un témoignage vivant de la diversité spirituelle de la région.